Un congé fiscal de rapatriement est un congé fiscal spécifiquement destiné aux particuliers et aux entreprises d’un pays qui rapatrient dans ce pays des revenus gagnés dans d’autres pays. La théorie soutenant une telle action est que les entreprises multinationales dont le siège social est situé dans un pays, mais qui gagnent des revenus dans un deuxième pays, seront peu enclines à rapatrier les revenus du deuxième pays dans leur pays d’origine si des impôts élevés seront évalués sur ces revenus lorsqu’ils seront rapatriés. En permettant à ces entreprises de rapatrier des revenus dans le pays d’origine à un taux d’imposition réduit, de l’argent sera injecté dans l’économie du pays d’origine qui, autrement, resterait dans le second pays.
En 2004, le Congrès des États-Unis a promulgué une telle exonération fiscale pour les multinationales américaines dans la section 965 de l’American Jobs Creation Act of 2004 (AJCA)), leur permettant de rapatrier des bénéfices étrangers aux États-Unis à un taux d’imposition de 5,25 %, au lieu du taux d’imposition des sociétés existant de 35 %. En vertu de cette loi, les sociétés ont fait entrer 362 milliards de dollars dans l’économie américaine, principalement pour verser des dividendes aux investisseurs, racheter des actions et acheter d’autres sociétés. Les plus grandes sociétés multinationales, Apple Inc, Microsoft Corp, Alphabet Inc, Cisco Systems Inc et Oracle Corp, n’ont rappelé que 9 % de leurs avoirs en espèces à la suite de la loi de 2004. En 2011, les démocrates du Sénat, qui s’opposaient à une nouvelle exonération fiscale en matière de rapatriement, ont publié un rapport affirmant que l’effort précédent avait en fait coûté 3,3 milliards de dollars au Trésor américain et que les entreprises bénéficiant des allégements fiscaux avaient par la suite supprimé plus de 20 000 emplois. Un deuxième congé fiscal pour le rapatriement a été rejeté par le Sénat des États-Unis en 2009.