LONDRES (Fondation Thomson Reuters) – Greta Thunberg est la grande favorite des bookmakers pour remporter le prix Nobel de la paix 2019 vendredi et devenir la plus jeune lauréate de l’histoire, mais certains experts estiment que sa jeunesse pourrait compter contre elle.
Si elle gagne, la militante pour le climat de 16 ans, qui est passée de l’anonymat dans sa Suède natale à la tête d’un mouvement mondial en un peu plus d’un an, rejoindra des personnalités comme Nelson Mandela, Jimmy Carter et Mikhail Gorbatchev.
Henrik Urdal, directeur de l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo, était parmi ceux qui ont exprimé des doutes, disant que le comité du prix devrait considérer l’impact que l’honneur aurait sur une si jeune personne et pourrait l’attribuer conjointement.
« Elle est relativement jeune et le comité, s’il envisage sa candidature, pourrait vouloir partager l’attention et le fardeau », a-t-il dit.
Voici quelques événements clés de l’ascension de Thunberg.
Le 20 août 2018 : L’étudiante suédoise Thunberg, alors âgée de 15 ans, sèche les cours pour manifester devant le parlement afin de réclamer plus d’actions contre le changement climatique.
Le 26 août 2018 : Elle est rejointe par ses camarades, des enseignants et des parents lors d’une autre manifestation et commence à attirer l’attention des médias pour sa campagne sur le climat.
Septembre 2018 : Thunberg commence une » grève » régulière des cours chaque vendredi pour protester contre les problèmes climatiques. Elle invite d’autres élèves à se joindre à sa campagne hebdomadaire » Fridays for Future » en organisant des débrayages dans leurs propres écoles.
Novembre 2018 : Plus de 17 000 élèves dans 24 pays prennent part aux grèves scolaires du vendredi. Thunberg commence à prendre la parole lors d’événements très médiatisés à travers l’Europe, notamment lors des négociations de l’ONU sur le climat en Pologne.
Février 2019 : Des manifestations directement inspirées par Thunberg ont lieu à travers plus de 30 pays, de la Suède au Brésil, en passant par l’Inde et les États-Unis.
Mars 2019 : Thunberg est proposé pour un prix Nobel de la paix. Le nombre d’étudiants participant à des grèves scolaires atteint plus de 2 millions de personnes à travers 135 pays.
Mai 2019 : Thunberg est désigné comme l’une des personnes les plus influentes du monde par le magazine Time, apparaissant sur sa couverture. « Maintenant, je m’adresse au monde entier », a-t-elle écrit sur Twitter.
Juillet 2019 : Des législateurs conservateurs et d’extrême droite appellent au boycott de l’intervention de Thunberg au parlement français, la qualifiant de « gourou de l’apocalypse » et de « prix Nobel de la peur ».
1er août 2019 : Thunberg riposte aux « campagnes de haine et de conspiration » après que par le commentateur conservateur australien Andrew Bolt l’a décrite comme un « messie profondément perturbé ».
Le 5 août 2019 : Quelque 450 jeunes militants pour le climat de 37 pays européens se réunissent en Suisse pour discuter du développement du mouvement.
Le 14 août 2019 : Thunberg quitte la Grande-Bretagne pour les États-Unis afin de participer à un sommet de l’ONU sur le climat. Pendant ce temps, le nombre total de grévistes du climat atteint 3,6 millions de personnes à travers 169 pays.
Le 28 août 2019 : Thunberg arrive au port de New York dans un navire à zéro émission de carbone, achevant un voyage de près de 14 jours depuis l’Angleterre pour participer à un sommet de l’ONU sur le climat.
13 septembre 2019 : Thunberg porte sa mission à la porte du président américain Donald Trump avec une manifestation devant la Maison Blanche.
18 septembre 2019 : Thunberg est l’un des quatre étudiants invités à une audience du Congrès américain pour donner le point de vue de la prochaine génération sur le changement climatique.
Le 23 septembre 2019 : Thunberg prononce un discours cinglant à l’intention des dirigeants au sommet de l’ONU, les accusant d’avoir « volé mes rêves et mon enfance avec vos mots vides ».
24 septembre 2019 : L’adolescente riposte aux moqueries du président américain Donald Trump, modifiant sa biographie sur Twitter pour citer ses commentaires.
Le 25 septembre 2019 : Thunberg est désignée comme l’un des quatre lauréats du prix Right Livelihood 2019, connu comme le prix Nobel alternatif de la Suède.
(Reportage de Sonia Elks @soniaelks ; édition de Claire Cozens. Veuillez créditer la Fondation Thomson Reuters, la branche caritative de Thomson Reuters, qui couvre les nouvelles humanitaires, les droits des femmes et des LGBT+, le trafic humain, les droits de propriété et le changement climatique. Visitez http://news.trust.org)
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