Triage en salle d’urgence : comment ça marche ?

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Son visage est l’un des premiers qu’un patient peut voir lorsqu’il franchit les portes du service des urgences de l’hôpital Saint-Paul. Carolyn Townend travaille derrière le bureau de triage depuis huit ans (et est infirmière depuis plus de 15 ans), elle sait donc à quel point le processus de triage est crucial pour assurer le bon fonctionnement de ce service très fréquenté.

Alors, que se passe-t-il exactement lorsqu’un patient se présente aux urgences ? Mme Townend nous éclaire sur les premières étapes importantes.

Que signifie le triage de toute façon ?

Le terme « triage » vient du mot français pour « trier ». Dans le contexte des urgences hospitalières, c’est le processus par lequel les patients sont évalués et classés par ordre de priorité en fonction du type et de l’urgence de leur état.

« Nous déterminons essentiellement : Sont-ils malades, ou ne sont-ils pas malades ? Et dans quel délai ont-ils besoin d’être vus ? » Townend explique.

L’infirmière autorisée de l’hôpital St. Paul Carolyn Townend au bureau de triage.

Cette évaluation initiale permet de s’assurer que les personnes gravement malades ou blessées reçoivent des soins médicaux avant celles qui ont des problèmes non urgents, et elle favorise la meilleure utilisation de l’espace et des ressources de l’hôpital.

A St. Paul’s, lorsque les patients entrent pour la première fois dans l’urgence, ils s’enregistrent auprès du commis à l’inscription (cette étape ne s’applique pas à la minorité de patients qui arrivent en ambulance). Ils sont ensuite triés par ordre d’arrivée. Une évaluation visuelle rapide de l’autre côté de la pièce indiquera à l’infirmière de triage si quelqu’un doit être poussé à l’avant de la ligne de triage, ou précipité dans la salle de traumatologie pour un traitement immédiat.

Pourquoi certaines personnes doivent-elles attendre beaucoup plus longtemps que d’autres ?

L’infirmière de triage écoute l’histoire du patient, vérifie ses signes vitaux et commande les tests nécessaires tels que des analyses de sang, des ECG ou des radiographies. L’infirmière attribue ensuite au patient un score d’acuité basé sur l’Échelle canadienne de triage et de gravité (ETG) – 1 est le plus urgent (par exemple, un arrêt cardiaque, un traumatisme majeur) et 5 est non urgent (par exemple, un changement de pansement, une diarrhée légère).

L’échelle canadienne de triage et de gravité.

« Vous utilisez votre jugement clinique et vous utilisez aussi des éléments qui sont objectifs, comme les signes vitaux », explique Mme Townend, en précisant que le triage est effectué par des infirmières d’urgence spécialement formées et expérimentées qui connaissent bien toutes les zones du service.

Sur la base de l’évaluation, l’infirmière de triage décide si le patient a besoin de soins médicaux immédiats ou s’il peut attendre sans danger. L’infirmière décide également où diriger le patient pour qu’il soit traité au sein du service d’urgence : la salle de traumatologie, une zone de traitement aigu, la zone d’évaluation rapide ou l’unité de traitement rapide.

Le service d’urgence ne fonctionne pas selon le principe du premier arrivé, premier servi ; les patients sont plutôt priorisés en fonction de leurs besoins. Ainsi, si un patient se présente avec un essoufflement et qu’il est désigné CTAS 2, il sera traité avant le patient CTAS 4 dans la salle d’attente avec une coupure qui ne saigne pas activement.

Ce n’est pas seulement le niveau d’acuité qui influence le temps dans lequel les patients sont vus. Les temps d’attente dépendent d’une foule d’autres facteurs, notamment le degré d’activité du service, le nombre de médecins en service et la disponibilité de l’espace et de l’équipement.

Les patients dirigés vers la zone d’attente seront surveillés et périodiquement réévalués par une infirmière, souvent une de la zone d’évaluation rapide.

« Cela peut être très accablant »

Townend a occupé tous les rôles infirmiers qu’il est possible d’exercer au sein de l’urgence et affirme que le triage est « probablement le poste le plus stressant pour une infirmière dans le service »

Il lui arrive d’être seule pendant tout son quart de travail. C’est beaucoup de stimuli pour une seule personne – les patients entrants attendent d’être évalués, les ambulances vont et viennent, les téléphones sonnent, et les patients et les membres de la famille l’approchent continuellement pour demander combien de temps ils doivent encore attendre.

« Cela peut être très accablant », dit-elle.

Les infirmières de triage sont des multitâches habiles et d’excellentes communicatrices, capables de prendre des décisions rapidement et en toute confiance. Ce sont des membres indispensables de l’équipe des urgences qui travaillent pour que tous les patients reçoivent les bons soins, au bon endroit et au bon moment.

« C’est occupé, et vous devez penser rapidement et vous devez penser sur vos pieds, » dit Townend, ajoutant, « vous devez utiliser votre propre jugement clinique et vous devez aussi rencontrer beaucoup de gens – vous rencontrez presque chaque personne qui passe par le service. »

Cliquez ici pour plus d’informations sur les services d’urgence de l’hôpital St. Paul. Visitez le site Web des temps d’attente aux urgences pour connaître les temps d’attente actuels aux services d’urgence de Vancouver, de Richmond et de la Côte-Nord.

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