Les âges de l’exploration

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Introduction
Samuel de Champlain était un explorateur français célèbre pour ses voyages dans l’actuel Canada. Au cours de ses voyages, il a cartographié la côte atlantique du Canada, des parties du fleuve Saint-Laurent et des parties des Grands Lacs. Il est surtout connu pour avoir établi la première colonie française sur le territoire canadien et fondé la ville de Québec. Pour cette raison, Champlain est devenu connu comme le « Père de la Nouvelle-France ».1

Biographie
Vie précoce
Samuel de Champlain est né dans le village français de Brouage dans la province de Saintonge. Les historiens ne connaissent pas sa date de naissance exacte, mais la plupart s’accordent à dire qu’elle se situe entre 1567 et 1570.2 Son père était Antoine Champlain et sa mère Marguerite Le Roy. Brouage était une ville portuaire où Antoine Champlain était capitaine dans la marine marchande.3 Samuel de Champlain aurait probablement eu une éducation modeste où il aurait appris à lire et à écrire. Mais sa véritable compétence était la navigation. Il est parti en mer à un jeune âge et a appris à naviguer, à dessiner et à faire des cartes marines. À cette époque, les Français étaient en guerre contre les Espagnols. En 1593, Champlain a servi dans l’armée d’Henri de Navarre – également connu sous le nom de roi Henri IV de France. Il a servi dans l’armée pendant 5 ans, jusqu’à la victoire du roi Henri et de la France en 1598. À la fin de la guerre, Champlain a rejoint son oncle, le capitaine Provençal, dans une mission du roi pour rendre à l’Espagne tous les soldats espagnols capturés.

Champlain et Provençal, avec leur équipage et les soldats espagnols capturés, ont quitté la France à bord du St Julien le 9 septembre 1598. Ils ont livré les soldats à l’Espagne, mais ne sont pas retournés en France. Le gouvernement espagnol engage plutôt Provençal et Champlain pour un voyage dans ses colonies des Antilles (la région des Caraïbes). Ils ont accepté et, entre 1599 et 1601, Champlain a effectué trois voyages pour l’Espagne vers ses colonies américaines. Au cours de ces années, il a visité plusieurs endroits, dont les îles Vierges et d’autres îles des Caraïbes, Porto Rico, le Mexique et Panama. En cours de route, il a consigné une grande partie de son voyage. En 1601, il rédige un rapport détaillé de son voyage à l’intention du roi Henri, qui comprend des cartes et des dessins de plantes et d’animaux. Il mentionne même l’idée d’un canal qui devrait traverser le Panama pour relier les océans Atlantique et Pacifique.4 300 ans plus tard, cette idée se concrétisera par la création du canal de Panama. Le roi est impressionné par les descriptions de Champlain. Le roi Henri IV voulait que les Français commencent à s’installer dans le Nouveau Monde dans l’espoir de ramener de la richesse en France. Il envoie donc une expédition pour trouver un endroit dans le Nouveau Monde où établir une colonie française et un établissement de commerce des fourrures. Samuel de Champlain fera partie des hommes qui prendront part à cette entreprise.

Voyages
Voyage principal
Samuel de Champlain effectuera son deuxième voyage au Nouveau Monde sous l’expédition de François Gravé Du Pont. La flotte part de France le 15 mars 1603. Ils traversent l’océan Atlantique et arrivent en Amérique du Nord. Ils ont dépassé Terre-Neuve, sont entrés dans le fleuve Saint-Laurent. Elle a jeté l’ancre dans le port de Tadoussac, près de l’embouchure de la rivière Saguenay, le 26 mai 1603.5 À cet endroit, les Français ont eu des échanges avec certains autochtones, et Champlain a consigné les coutumes et les interactions de ces gens. L’expédition a rapidement remonté le fleuve Saint-Laurent et s’est rendue jusqu’à l’actuelle ville de Montréal. Les guides autochtones qui avaient aidé les Français ont parlé d’une grande mer à l’ouest. Champlain espérait que cette mer était l’océan Pacifique et le passage du Nord-Ouest vers l’Asie. Cependant, en raison des forts rapides, les Français n’ont pas pu explorer beaucoup plus loin. On saura plus tard que la « mer » à laquelle les autochtones faisaient référence était les Grands Lacs.6 Champlain a continué à explorer et à interagir avec les différentes tribus autochtones, dont les Algonquins, les Montagnais et les Hurons. L’expédition s’est terminée lorsqu’ils sont retournés en France en septembre 1603.

En France, Champlain a rapporté les détails de son voyage au roi. En 1604, Champlain se dirigeait à nouveau vers le Nouveau Monde. Cette fois, l’expédition était dirigée par Pierre du Gua de Monts. De Monts avait obtenu le monopole – la possession exclusive – du commerce des fourrures. Ils allaient passer les trois années suivantes à explorer et à cartographier certaines parties de l’Amérique du Nord. L’expédition part sur trois navires, dont La Bonne Renommée et le Don de Dieu sur lequel Champlain navigue. Le but était d’essayer une fois de plus de trouver un bon endroit pour une colonie française. Ils débarquent sur la côte de la Nouvelle-Écosse, font le tour de la baie de Fundy.7 L’expédition concentre ses efforts sur les régions situées au sud du fleuve Saint-Laurent. Après quelques mois, ils s’installent pour l’hiver à l’île Sainte-Croix, dans la rivière Sainte-Croix. Après avoir enduré un hiver rigoureux, ils ont commencé à explorer la côte est jusqu’à Cape Cod. En 1605, ils ont établi leur première colonie réussie – Port Royal (maintenant connu sous le nom d’Annapolis Royal) en Nouvelle-Écosse. En 1606, ce site deviendra la capitale de la région connue sous le nom d’Acadie. Du Gua a dû retourner en France en septembre 1605. Sa compagnie connaît des difficultés financières. Champlain et l’expédition ont continué à explorer ces régions pendant les années suivantes. En juillet 1607, le monopole du Gua sur le commerce des fourrures prend fin. Port-Royal a été forcé de mettre fin, et Champlain et les colons sont retournés en France.8

Voyages subséquents
En 1608, Champlain a été choisi comme lieutenant de du Gua pour une autre expédition à travers l’Atlantique. Champlain quitte la France le 13 avril 1608 et se dirige vers le fleuve Saint-Laurent. Une fois de plus, l’objectif était de fonder une nouvelle colonie française. Champlain trouve une zone sur les rives du fleuve Saint-Laurent et commence à construire un fort et d’autres bâtiments. En juillet 1608, Samuel de Champlain et ses hommes ont créé la première colonie française réussie en Nouvelle-France. Le site de la colonie se trouvait à un endroit que les Indiens appelaient kebec, ce qui signifie  » le rétrécissement des eaux « .9 Champlain et les Français l’ont orthographié Québec. Au cours de l’hiver très rigoureux qui sévit ici, plusieurs des hommes meurent du scorbut. Au cours de l’été 1609, Champlain prévoit de se diriger vers l’ouest, plus à l’intérieur des terres, pour explorer et cartographier le territoire. Avant qu’il ne puisse partir, les Algonquins et les Hurons demandent à Champlain de les aider à attaquer la puissante tribu des Iroquois. Il se joint à eux et, le 29 juillet, ils défont tous l’armée iroquoise. Cette expédition permet également à Champlain d’explorer la rivière Richelieu et de devenir le premier Européen à cartographier le lac Champlain. Cette bataille entraînera plusieurs années d’hostilité entre les Français et les autochtones iroquois. Cependant, avec la mort du roi Henri, Champlain retourne en France pour discuter de son avenir politique.

Champlain revient en France et rapporte le succès de la création de la colonie de Québec. Il fut décidé qu’elle serait le centre du commerce de la fourrure française. Champlain est retourné en Nouvelle-France et au Québec à plusieurs reprises au cours des années suivantes, où il a exploré et cartographié une grande partie du territoire. En 1610, il combat une fois de plus les Iroquois. Au printemps 1611, il remonte le fleuve Saint-Laurent et se rend jusqu’à l’actuelle ville de Montréal. À son retour en France, le roi choisit Champlain pour être son lieutenant en Nouvelle-France.10 Il est de retour à Québec en mars 1613. Cette fois, il se rend jusqu’à la rivière des Outaouais et explore les régions reliées aux Grands Lacs. En 1615, il remonte la rivière des Outaouais jusqu’au lac Nipissing et à la rivière des Français. Il voit les Grands Lacs pour la première fois lorsqu’il arrive à la baie Georgienne, sur la rive est du lac Huron.11 À son retour en France, Champlain se voit retirer son poste de lieutenant en Nouvelle-France. Cette découverte sera son dernier grand voyage d’exploration. Il passera les prochaines années de sa vie à essayer de rétablir et de maintenir son autorité en Nouvelle-France.

Les dernières années et la mort
Samuel de Champlain retourne en France en juillet 1616 où il apprend que son titre de lieutenant lui a été retiré. Il suggère au roi de France de commencer à faire croître la colonie de Québec. Le roi accepte, et Champlain retourne en Nouvelle-France en 1620. Il passe le reste de sa vie à se concentrer sur le gouvernement et la croissance du territoire plutôt que sur l’exploration. En 1628, Champlain devient le député de la « Compagnie des cent associés » organisée par le cardinal Richelieu pour coloniser la Nouvelle-France. La compagnie se voit confier toutes les terres situées entre la Floride et le cercle polaire arctique, avec le monopole du commerce, à l’exception de la pêche à la morue et à la baleine. La colonie de Québec connaît des problèmes constants avec les indigènes. En 1629, Champlain est contraint de céder Québec aux Anglais jusqu’en 1632, date à laquelle la colonie est rendue à la France. En 1633, Champlain est retourné à Québec où il a continué à servir en tant que gouverneur. En vieillissant, il tombe malade à la fin de 1635. Champlain est mort à Québec le jour de Noël – le 25 décembre 1635.

Légitimité
Samuel de Champlain est considéré comme l’un des plus grands pionniers de l’expansion française au 17e siècle. Il a formé plusieurs colonies, dont l’Acadie et la ville de Québec. Il a également cartographié et exploré une grande partie de la région. Ses voyages ont permis à la France de prendre le contrôle du continent nord-américain et de former le pays du Canada. Champlain a consigné et laissé derrière lui des écrits relatifs à ses voyages. Ses récits décrivent de nombreuses régions qu’il a explorées, les peuples indigènes, les plantes et les animaux locaux, ainsi que de nombreuses cartes. Champlain est honoré dans tout le Canada. De nombreux endroits portent son nom, notamment le lac Champlain. Mais c’est dans la ville de Québec que son héritage est le plus visible. Au moment de la mort de Champlain, près de 300 pionniers français vivaient en Nouvelle-France.12 Aujourd’hui, ils ont une population de plus de 7 millions de personnes.13 La ville de Québec continue d’être une région prospère et est la capitale de la province de Québec au Canada encore aujourd’hui.

Notes de fin

  1. Adrianna Morganelli, Samuel de Champlain : From New France to Cape Cod (New York : Crabtree Publishing Company, 2006), 4.
  2. Josepha Sherman, Samuel de Champlain, explorateur de la région des Grands Lacs et fondateur du Québec (New York : The Rosen Publishing Group, Inc, 2003), 7.
  3. Sherman, Samuel de Champlain, 7.
  4. Harold Faber, Samuel de Champlain, explorateur du Canada (New York : Benchmark Books, 2005), 10.
  5. Daniel B. Baker, ed, Explorers and Discoverers of the World (Detroit : Gale Research, Inc., 1993), 131.
  6. Morganelli, Samuel de Champlain, 10.
  7. Baker, Explorers and Discoverers of the World, 131.
  8. Raymonde Litalien et Denis Vaugeois, éd. Champlain : The Birth of French America (Canada : McGill-Queen’s University Press, 2004), 146.
  9. Richard E. Bohlander, ed, World Explorers and Discoverers (New York : MacMillan Publishing Company, 1992), 106.
  10. Baker, Explorateurs et découvreurs du monde, 132.
  11. Bohlander, World Explorers and Discoverers, 108.
  12. Francois Remillard et Ulysse Travel Guides, Québec (Montréal : Hunter Publishing, Inc, 2003), 13.
  13. Remillard et les guides de voyage d’Ulysse, Québec, 25.

Bibliographie

Baker, Daniel B., éd. Explorateurs et découvreurs du monde. Detroit : Gale Research, Inc., 1993.

Bohlander, Richard E., éd. Explorateurs et découvreurs du monde. New York : MacMillan Publishing Company, 1992.

Faber, Harold. Samuel de Champlain, explorateur du Canada. New York : Benchmark Books, 2005.

Litalien, Raymonde, et Denis Vaugeois, eds. Champlain : La naissance de l’Amérique française. Canada : McGill-Queen’s University Press, 2004.

Morganelli, Adrianna. Samuel de Champlain : De la Nouvelle-France à Cape Cod. New York : Crabtree Publishing Company, 2006

Remillard, François, et Guides de voyage Ulysse. Québec. Montréal : Hunter Publishing, Inc, 2003

Sherman, Josepha. Samuel de Champlain, explorateur de la région des Grands Lacs et fondateur du Québec. New York : The Rosen Publishing Group, Inc, 2003.

Galerie

Samuel de Champlain (1567-1635), très probablement stylisé d’après un portrait de Moncornet, XIXe siècle.Source : Une histoire populaire de la France depuis les temps les plus reculés, tome 6, chapitre 53, p. 190. {{PD-Art} Reproduction d’un portrait de Samuel de Champlain.{{PD-Art}} Il s’agit d’une gravure réalisée d’après un dessin de Samuel de Champlain sur son voyage de 1609. Elle représente la bataille du 30 juillet entre les tribus iroquoises et algonquiennes près de l’extrémité sud du lac Champlain, probablement près du site où se trouve aujourd’hui le fort Ticonderoga. La gravure a été publiée à la page 8 de l’ouvrage de Francis Parkman intitulé Historic handbook of the northern tour. Lacs George et Champlain ; Niagara ; Montréal ; Québec. (1885). (Crédit : American Memory Collections)
Tableau montrant l’arrivée de Samuel de Champlain sur le futur site de la ville de Québec, 1608 par George Agnew Reid (1860-1947.) (Crédit : Bibliothèque et Archives Canada) Carte de la Nouvelle-France, par Samuel de Champlain vers 1612. (Crédit : Bibliothèque nationale de France)

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