Les chevaliers médiévaux faisaient partie des célébrités de leur époque – guerriers, dirigeants et érudits. Ils sont devenus des figures de romantisme et d’inspiration, leur conférant un statut particulier dans notre imaginaire.
Voici sept des hommes les plus célèbres qui ont donné à la chevalerie son allure.
William Marshal (1146-1219)
Décrit comme « le plus grand chevalier qui ait jamais vécu » par l’archevêque Stephen Langton, William Marshal est passé de la noblesse mineure pour devenir le chevalier le plus respecté d’Angleterre. Après s’être ridiculisé par son comportement impétueux lors de sa première bataille à l’âge de vingt ans, il rejoint le prestigieux circuit des tournois français et devient un combattant populaire. Après la mort de son ami intime Henri, fils du roi Henri II, Marshal part en croisade à la mémoire de son ami.
De retour en Angleterre, Marshal combat pour Henri II, aide à gouverner le pays en l’absence de Richard Ier, et est signataire de la Magna Carta pendant la rébellion contre le roi Jean. Après la mort de Jean en 1216, Marshal devient le protecteur du jeune Henri III. À l’âge de 70 ans, il participe à la bataille de Lincoln, où il défait la rébellion et l’invasion française qui menacent le jeune roi. Sur son lit de mort, il est fait membre des Templiers et enterré dans la Temple Church de Londres.
Geoffroi de Charny (1300-1356)
Noble français, Sir Geoffroi de Charny était connu par beaucoup comme » un vrai et parfait chevalier « . Il était également un érudit de la chevalerie, écrivant au moins trois livres sur le sujet. Son Livre de la chevalerie reste l’une des sources les plus importantes sur le comportement des chevaliers au XIVe siècle.
Combattant contre les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, Charny fut capturé deux fois. Sa réputation d’honnêteté était telle qu’il fut libéré de sa captivité pour réunir sa propre rançon.
Après avoir combattu courageusement dans plusieurs batailles importantes, Charny fut tué en première ligne à la bataille de Poitiers, portant jusqu’au bout l’Oriflamme, la bannière royale française.
James Douglas (1286-1330)
James Douglas n’était qu’un enfant lorsque son père mourut en combattant aux côtés de William Wallace contre l’invasion anglaise en Écosse. Envoyé à Paris pour sa propre sécurité, c’est là qu’il apprend les voies de la chevalerie. À son retour en Grande-Bretagne, il trouve le roi Édouard Ier peu disposé à restituer les terres de sa famille, et rejoint donc Robert le Bruce dans la première guerre d’indépendance écossaise, qui fut couronnée de succès.
Combattant de premier plan dans la guérilla écossaise, Sir James s’empare des châteaux de Douglas et de Roxburgh (1307 et 1314) et participe à la célèbre victoire écossaise de Bannockburn (1314). Il devint l’un des plus proches compagnons de Bruce, et fut connu par les Anglais sous le nom de Douglas noir.
Lorsque Bruce – devenu le roi Robert Ier – mourut en 1329, il demanda à Sir James de porter son cœur à Jérusalem. Détourné vers une croisade contre les Sarrasins en Espagne, Douglas a vu un compagnon chevalier se faire encercler à la bataille de Teba. Jetant le cœur de Bruce devant lui, il chargea au cœur des combats et mourut en guerrier jusqu’au bout.
Sir Henry Percy (1364-1403)
La famille Percy était l’une des plus puissantes du nord de l’Angleterre. Tout au long des 14e et 15e siècles, cette partie du pays a été en proie à la violence, notamment des querelles locales, des raids écossais et même des rébellions. Sir Henry Percy, connu sous le nom de Hotspur, en fait partie.
Anobli à l’âge de 13 ans, Hotspur participe à sa première bataille seulement un an plus tard, en aidant à capturer le château de Berwick. Il se révèle un excellent guerrier et chef, célèbre pour son habileté et son courage dans les tournois, en croisade en Prusse, dans les guerres de l’Angleterre avec la France et dans la lutte contre les pilleurs de frontières écossaises.
Hotspur contribue à mettre le rebelle Henry Bolingbroke sur le trône en tant que roi Henri IV en 1399. Mais les deux se sont ensuite brouillés. Hotspur s’est lui-même rebellé en 1403, et a été tué au combat par les forces royales à Shrewsbury. Le roi pleura la mort de son ami, mais exposa sa tête sur un poteau comme un avertissement aux autres traîtres.
Tancred de Hauteville (1075-1112)
Signe normand du sud de l’Italie, Tancrède rejoint la Première Croisade aux côtés de son oncle Bohémond de Tarente. La première croisade a été la plus proche de la prise de la Terre sainte par les croisés, et Tancrède en a été l’une des figures de proue. Son courage, ses qualités de chef et ses compétences politiques lui ont permis de se tailler des terres dans les territoires conquis, devenant le premier prince de Galilée et le régent d’Antioche. Au cours de la décennie suivante, il renforce sa position, tandis que sa réputation de chevalier se répand en Europe et à travers les âges. Il meurt de la typhoïde, mais sa légende perdure à travers la Gesta Tancredi de Radulph de Caen.
Sir John Chandos (?-1370)
Chevalier du Derbyshire d’ascendance normande, Sir John Chandos s’est d’abord fait connaître pour avoir vaincu un écuyer français en combat singulier au siège de Cambrai en 1339. Il devint une figure de premier plan à la cour du roi anglais Édouard III, et un proche compagnon du fils et héritier du roi, Édouard, le Prince Noir.
Réputé comme un homme courtois et civil, Chandos était un diplomate anglais de premier plan dans les négociations avec les Français. Il était considéré par certains comme le meilleur espoir de paix. Mais comme tout chevalier de l’époque, il était aussi un redoutable guerrier. Il trouva la mort au combat – mortellement blessé la veille du Nouvel An 1369, il mourut le lendemain, pleuré par ses ennemis comme par ses amis.
Edward de Woodstock, le Prince Noir (1330-1376)
Le fils aîné du roi Édouard III d’Angleterre, le prince Édouard de Woodstock est l’une des grandes figures » what if » de l’histoire médiévale.
L’introduction d’Édouard à la réalité de la chevalerie a été dramatique. À l’âge de 16 ans, il se trouve à l’avant-garde de l’armée anglaise à la bataille de Crécy, où il prend part à des combats désespérés et devient un héros pour ses compatriotes. Dix ans plus tard, il dirige les Anglais à Poitiers, et participe ainsi à deux des trois plus grandes victoires anglaises de la guerre de Cent Ans.
Avec le contrôle des terres anglaises en France, Édouard devient un homme d’État ainsi qu’un parangon de la chevalerie. Il semble prêt à devenir l’un des plus grands rois d’Angleterre, mais il attrape la dysenterie et meurt un an avant son père, une grande vie écourtée.