Loi de confiscation de 1862

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CHAP. CXCV.- Loi visant à supprimer l’insurrection, à punir la trahison et la rébellion, à saisir et à confisquer les biens des rebelles, et à d’autres fins.

Soit-il décrété par le Sénat et la Chambre des représentants des États-Unis d’Amérique en Congrès assemblé, que toute personne qui commettra dans l’avenir le crime de trahison contre les États-Unis, et sera jugée coupable, souffrira la mort, et tous ses esclaves, s’il y en a, seront déclarés et rendus libres ; ou, à la discrétion du tribunal, il sera emprisonné pendant au moins cinq ans et condamné à une amende d’au moins dix mille dollars, et tous ses esclaves, s’il y en a, seront déclarés et affranchis ; ladite amende sera prélevée et perçue sur tout ou partie des biens, réels et personnels, à l’exclusion des esclaves, dont ladite personne ainsi condamnée était propriétaire au moment où elle a commis ledit crime, toute vente ou cession contraire nonobstant.

Section 2

Et qu’il soit en outre promulgué que si une personne incite, déclenche, aide ou s’engage dans une rébellion ou une insurrection contre l’autorité des Etats-Unis, ou leurs lois, ou y apporte aide ou réconfort, ou s’engage dans, ou apportera aide et réconfort à une telle rébellion ou insurrection existante, et sera reconnue coupable de cela, cette personne sera punie d’un emprisonnement pour une période n’excédant pas dix ans, ou d’une amende n’excédant pas dix mille dollars, et de la libération de tous ses esclaves, s’il en a ; ou par les deux dites punitions, à la discrétion de la cour.

Section 3

Et qu’il soit en outre décrété, que toute personne coupable de l’une ou l’autre des infractions décrites dans cette loi sera à jamais incapable et disqualifiée pour occuper toute fonction sous les États-Unis.

Section 4

Et il est de plus promulgué, que cette loi ne sera pas interprétée de quelque manière que ce soit pour affecter ou modifier la poursuite, la condamnation ou la punition de toute personne ou des personnes coupables de trahison contre les États-Unis avant l’adoption de cette loi, à moins que cette personne soit condamnée en vertu de cette loi.

Section 5

Et qu’il soit en outre promulgué, que, pour assurer la fin rapide de la rébellion actuelle, il est du devoir du président des Etats-Unis de faire saisir tous les biens et propriétés, l’argent, les stocks, les crédits et les effets des personnes ci-après nommées dans cette section, et d’appliquer et d’utiliser ceux-ci et les produits de ceux-ci pour le soutien de l’armée des Etats-Unis, c’est-à-dire :

Premièrement. De toute personne agissant ci-après comme officier de l’armée ou de la marine des rebelles en armes contre le gouvernement des Etats-Unis.Deuxièmement. De toute personne agissant ci-après en tant que président, vice-président, membre du Congrès, juge de toute cour, officier de cabinet, ministre des affaires étrangères, commissaire ou consul des soi-disant Etats confédérés d’Amérique.

Troisièmement. De toute personne agissant en tant que gouverneur d’un état, membre d’un congrès ou d’une législature, ou juge de tout tribunal de l’un des soi-disant états confédérés d’Amérique.

Quatrièmement. De toute personne qui, ayant occupé un poste d’honneur, de confiance ou de profit aux Etats-Unis, occupera par la suite un poste dans les soi-disant Etats confédérés d’Amérique.

Cinquièmement. De toute personne occupant par la suite une fonction ou une agence sous le gouvernement des soi-disant états confédérés d’Amérique, ou sous l’un des plusieurs états de ladite confédération, ou les lois de celle-ci, que cette fonction ou agence soit nationale, étatique ou municipale dans son nom ou son caractère : Pourvu que les personnes, troisièmement, quatrièmement, et cinquièmement décrites ci-dessus aient accepté leur nomination ou élection depuis la date de la prétendue ordonnance de sécession de l’État, ou aient prêté serment d’allégeance à, ou de soutenir la constitution des soi-disant États confédérés.

Sixièmement. De toute personne qui, possédant des biens dans tout Etat ou territoire loyal des Etats-Unis, ou dans le district de Columbia, assistera et donnera de l’aide et du réconfort à cette rébellion ; et toutes les ventes, transferts ou cessions de ces biens seront nuls et non avenus ; et ce sera un obstacle suffisant à toute poursuite intentée par cette personne pour la possession ou l’utilisation de ces biens, ou de l’un d’entre eux, d’alléguer et de prouver qu’elle est l’une des personnes décrites dans cette section.

Section 6

Et qu’il soit en outre promulgué, que si toute personne dans tout État ou territoire des États-Unis, autre que ceux nommés comme susmentionné, après le passage de cette loi, étant engagée dans une rébellion armée contre le gouvernement des États-Unis, ou aidant ou encourageant une telle rébellion, ne sera pas, dans les soixante jours suivant un avertissement public et une proclamation dûment donnés et faits par le Président des États-Unis, ne cesse pas d’aider, de soutenir et d’encourager cette rébellion, et ne retourne pas à son allégeance aux États-Unis, tous les biens et propriétés, argent, actions et crédits de cette personne seront susceptibles d’être saisis comme indiqué ci-dessus, et il sera du devoir du Président de les saisir et de les utiliser comme indiqué ci-dessus ou le produit de ces saisies. Et toutes les ventes, tous les transferts ou toutes les transmissions, de ces biens après l’expiration desdits soixante jours à compter de la date de cet avertissement et de cette proclamation seront nuls et non avenus ; et ce sera un obstacle suffisant à toute poursuite intentée par cette personne pour la possession ou l’utilisation de ces biens, ou de l’un d’entre eux, d’alléguer et de prouver qu’elle est l’une des personnes décrites dans cette section.

Section 7

Et qu’il soit en outre promulgué, que pour garantir la condamnation et la vente de l’un de ces biens, après que celui-ci ait été saisi, afin qu’il puisse être rendu disponible pour le but susmentionné, des procédures in rem seront engagées au nom des États-Unis dans tout tribunal de district de ce pays, ou dans tout tribunal territorial, ou dans le tribunal de district des États-Unis pour le district de Columbia, dans lequel les biens décrits ci-dessus, ou toute partie de ceux-ci, peuvent être trouvés, ou dans lequel ces biens, s’ils sont mobiles, peuvent d’abord être amenés, lesquelles procédures devront se conformer autant que possible aux procédures dans les cas d’amirauté ou de revenu, et si ladite propriété, qu’elle soit réelle ou personnelle, est trouvée avoir appartenu à une personne engagée dans la rébellion, ou qui a donné de l’aide ou du confort à celle-ci, elle sera condamnée comme propriété des ennemis et deviendra la propriété des États-Unis, et pourra être disposée comme la cour le décrète et le produit de celle-ci sera versé dans le trésor des États-Unis aux fins susmentionnées.

Section 8

Et qu’il soit en outre promulgué, que les plusieurs tribunaux susmentionnés auront le pouvoir de faire de telles ordonnances, d’établir de telles formes de décret et de vente, et de diriger de tels actes et transferts à être exécutés et délivrés par les maréchaux de ceux-ci où les biens immobiliers feront l’objet d’une vente, ce qui permettra de réaliser convenablement et efficacement les objectifs de cette loi, et de vêtir les acheteurs de ces biens de bons et valides titres de propriété. Et lesdits tribunaux auront le pouvoir d’accorder les frais et les charges de leurs officiers qui seront raisonnables et appropriés dans les locaux.

Section 9

Et qu’il soit en outre décrété, que tous les esclaves des personnes qui seront à l’avenir engagées dans la rébellion contre le gouvernement des Etats-Unis, ou qui, de quelque manière que ce soit, leur apporteront aide ou réconfort, s’échappant de ces personnes et se réfugiant dans les lignes de l’armée ; et tous les esclaves capturés de ces personnes ou désertés par elles et venant sous le contrôle du gouvernement des États-Unis ; et tous les esclaves de cette personne trouvés en se trouvant dans tout endroit occupé par les forces rebelles et ensuite occupé par les forces des États-Unis, seront considérés comme des captifs de guerre, et seront à jamais libres de leur servitude, et ne seront plus détenus comme esclaves.

Section 10

Et qu’il soit en outre décrété, qu’aucun esclave s’échappant dans tout Etat, Territoire, ou le District de Columbia, de tout autre Etat, ne sera livré, ou de quelque façon entravé ou empêché de sa liberté, sauf pour crime, ou quelque infraction contre les lois, à moins que la personne qui réclame ledit fugitif ne fasse d’abord le serment que la personne à qui le travail ou le service de ce fugitif est censé être dû est son propriétaire légitime, et qu’elle n’a pas porté les armes contre les États-Unis dans la présente rébellion, ni ne lui a prêté aide et réconfort d’aucune façon ; et aucune personne engagée dans le service militaire ou naval des États-Unis ne doit, sous quelque prétexte que ce soit, assumer de décider de la validité de la réclamation d’une personne au service ou au travail d’une autre personne, ou remettre une telle personne au réclamant, sous peine d’être renvoyée du service.

Section 11

Et qu’il soit en outre promulgué, que le président des Etats-Unis est autorisé à employer autant de personnes d’origine africaine qu’il peut juger nécessaire et approprié pour la suppression de cette rébellion, et à cette fin, il peut les organiser et les utiliser de la manière qu’il peut juger la meilleure pour le bien-être public.

Section 12

Et qu’il soit en outre promulgué, que le président des Etats-Unis est par la présente autorisé à prendre des dispositions pour le transport, la colonisation et l’installation, dans quelque pays tropical au-delà des limites des Etats-Unis, de telles personnes de la race africaine, rendues libres par les dispositions de cette loi, qui peuvent être disposées à émigrer, ayant d’abord obtenu le consentement du gouvernement dudit pays à leur protection et à leur installation dans celui-ci, avec tous les droits et privilèges des libres.

Section 13

Et qu’il soit en outre promulgué, que le président est par la présente autorisé, à tout moment ci-après, par proclamation, d’étendre aux personnes qui peuvent avoir participé à la rébellion existante dans tout État ou partie de celui-ci, le pardon et l’amnistie, avec les exceptions et au moment et aux conditions qu’il peut juger opportuns pour le bien-être public.

Section 14

Et qu’il soit en outre décrété, que les tribunaux des Etats-Unis auront plein pouvoir d’engager des procédures, de rendre des ordonnances et des décrets, d’émettre des actes de procédure et de faire toutes les autres choses nécessaires pour mettre cette loi en vigueur.

APPROUVÉ, le 17 juillet 1862.

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